Crapaud sonneur à ventre jaune et miroir de Vénus
Élu «Animal de l’année 2023» par Pro Natura, l’œdipode aigue-marine prospère fort bien sur les sols bruts d’Hobühl. Les petits étangs et ruisseaux abritent le crapaud calamite, l’alyte accoucheur et le crapaud sonneur à ventre jaune. L’hirondelle de rivage construit ses cavités de nidification dans les parois des gravières. C’est pourquoi de la mi-avril à la fin du mois d’août, l’extraction de gravier est interrompue à certains endroits. De plus, le développement de certaines espèces de plantes est favorisé de manière ciblée selon la planification d’accompagnement écologique. Cela concerne notamment le réséda des teinturiers, la crépide fétide ou le miroir de Vénus. Importantes pour les insectes, ces plantes se font de plus en plus rares en plaine. L’entretien du paysage est réalisé par les collaborateurs de Vigier, sous la supervision des spécialistes de la Stiftung Landschaft und Kies. De plus, des bénévoles interviennent régulièrement pour créer et entretenir les niches écologiques.
Un chantier XXL
C’est en 2021 qu’ont débuté les travaux de la nouvelle gravière dont les activités ont commencé en juin 2024. Un chantier pharaonique: plus de 90 mètres de long, 8 mètres de large et 30 mètres de haut. Achevé en mars 2022, le socle de béton abrite les silos dans lesquels, depuis la mise en service, le gravier préparé est stocké en vue de son transport. Les installations techniques se trouvent en grande partie sur le socle de silos du bâtiment en béton.
Efficacité énergétique et courts trajets
Mike Burkhalter, directeur de l’exploitation de Vigier Beton, est très heureux que l’entreprise dispose désormais d’infrastructures modernes sur le site de Flumenthal/Attiswil: «La nouvelle gravière est remarquable du point de vue de la rentabilité. Elle dispose de grandes capacités de silo, et de nombreux processus qu’il fallait auparavant régler manuellement peuvent désormais être pilotés en un clic.» La gravière a été conçue pour s’adapter parfaitement aux besoins de Vigier. On s’est notamment assuré que la roche extraite puisse être transportée sur la distance la plus courte possible et travaillée de manière flexible. «Peu de pièces mobiles, peu d’usure et peu de dépenses énergétiques», explique Mike Burkhalter au sujet des avantages de la nouvelle gravière. «La technologie des moteurs a elle aussi énormément évolué. La nouvelle installation fournit des performances cinq fois supérieures à celles de l’ancienne, avec une consommation d’électricité à peine plus élevée. Il en résulte un meilleur écobilan de la production de gravier.»
Des pierres transportées et polies depuis les glaciers
Une nouvelle gravière était nécessaire pour poursuivre l’extraction à Attiswil. L’ancienne, datant du début des années 50, ne correspondait plus depuis longtemps aux exigences actuelles. Depuis 2010, le gravier devait être concassé de manière fastidieuse avec un broyeur mobile, car l’ancienne machine ne fonctionnait plus. Le concassage est l’une des principales fonctions d’une gravière. Le gravier extrait à Hobühl se compose en grande partie de gravier rond. Mike Burkhalter l’appelle «l’or de la nature». Les pierres ont été acheminées au cours de la dernière période glaciaire depuis les glaciers du Rhône et de l’Aar, et polies durant ce transport. Leur forme ronde et leur surface lisse les rendent idéales pour en faire du granulat pour le béton. Le béton enrichi en graviers ronds nécessite une quantité moindre de ciment que le béton garni de granulat classique. Un bon point pour le climat.
Une matière première, de nombreux types de graviers
Le gravier extrait dans la région d’Hobühl passe d’abord par plusieurs étapes de lavage avant d’être tamisé, et ce faisant, trié par granulométrie. Cette étape est importante, car on utilise différentes tailles de graviers selon les propriétés de béton souhaitées. Les pierres d’un diamètre supérieur à 45 millimètres vont dans le broyeur. Les pierres cassées sont elles aussi triées selon leur taille. Elles sont par exemple utilisées comme split dans l’asphalte. À la fin du processus de préparation, cinq sortes de gravier rond et six sortes de gravier concassé sont soigneusement séparées dans les silos. Les sous-produits générés par ce procédé sont le sable et les boues qui sont déshydratées, compressées et mises en décharge. Le gravier est transporté en camion le long de l’Aar, en direction d’Attisholz. Il est également prévu de construire un convoyeur qui transporterait le gravier jusqu’à la décharge d’Attisholz. Les matériaux pourraient alors être chargés sur rail.
Finalement, tout reviendra comme avant
Dans la région d’Hobühl, il existe encore des réserves garanties par le droit de la planification pour au moins 50 ans. Vigier continuera d’extraire en continu une partie de l’épaisse couche de graviers, tout en rétablissant le tracé initial du terrain dans d’autres zones de la fosse. Pour les remblais, des matériaux propres (roche, terre) sont déposés, issus par exemple de la construction de maisons ou de rues. Après la remise en culture du site, le terrain sera de nouveau disponible pour une utilisation agricole. L’extraction de gravier est amenée à cesser un jour ou l’autre. À ce stade, la nouvelle gravière sera alors obsolète et pourra être démantelée. Pratiquement plus rien ne rappellera que pendant plus d’un siècle, on a extrait sur ce site l’«or d’Attiswil».